COVID-19 : L’IATA monte au créneau

Ce n’est pas une feuille de route, c’est un plan de bataille. Ce 19 mai, IATA, l’Association Internationale du Transport Aérien, a dévoilé ses préconisations pour refaire décoller l’aviation en milieu pandémique. Ses recommandations sont pour le moins musclées et risquent de se heurter, en bien des États natifs de ses membres (qui représentent 82% du trafic aérien mondial), à des limites organisationnelles, techniques, voire juridiques.

Cerner le passager…avant son arrivée

Parmi les mesures, on trouve la nécessité pour les gouvernements de collecter des données sur les passagers avant le voyage, y compris des informations sur la santé, ce qui devrait être accompli en utilisant des canaux éprouvés tels que ceux utilisés pour eVisa ou les programmes électroniques d’autorisation de voyage.

En d’autres termes : un renforcement du contrôle avant vol, mais en croisant les données personnelles de santé avec celles de vol. Une mesure pour le moins ambitieuse au regard des multiples garde-fous érigés précisément pour éviter de tels rapprochements.

Contrôle généralisé de la température

A l’aéroport : pas d’accompagnant. Adieux les longues embrassades avant le passage de la sécurité, famille et amis seront priés de faire le nécessaire sur le parking. Une fois au sein de l’aérogare, IATA souhaite un contrôle de la température. La distanciation aux fils d’attente est prescrite : pas simple pour les grands terminaux, presque impossible pour les aéroports secondaires, faute de surface. Le masque est évidemment recommandé.

Plus vite, mais comment ?

Côté enregistrement, IATA préconise évidemment le libre-service (bornes automatiques), afin de réduire le temps…et la proximité avec le personnel au sol. Pour les bagages à main, IATA propose de les « réduire » : l’intention est louable mais, avec un seul bagage à main autorisé, les « réduire » revient à les interdire.

En vol, le masque reste de rigueur, malgré le taux de renouvellement déjà très élevé de l’air pressurisé (toutes les 3 à 5 minutes). Et une fois au sol, IATA propose un « traitement accéléré de récupération des bagages », sans en dire plus : pourquoi pas, mais comment ? Enfin, outre la mise en œuvre pour le moins ardue de ces mesures, reste un problème : qui va en assurer l’effectivité, le contrôle, voire la sanction ?

Olivier Müller

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